Foire aux questions médicales

Voici une liste des questions fréquemment posées, dressée au fil des années. Cette liste a été créée par les médecins de DAN et comprend des recommandations spécifiques, fondées sur les résultats cliniques, que le membre à l’origine de la question devrait prendre en considération.

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Je suis un instructeur de plongée actif et je dois me faire extraire une molaire pour la remplacer par un implant. J’aimerais savoir combien de temps vous recommandez d’attendre avant de reprendre la plongée, en supposant que l’extraction et l’implant n’entraînent aucune complication.
Malheureusement, je ne puis vous donner de réponse simple. On peut trouver un excellent résumé de ce type de situation sur le site web de DAN. Je vais vous en reproduire une partie ci-dessous. À ce jour, les chirurgiens n’ont pas émis de recommandations uniformes relatives à la chirurgie orale et à la plongée en scaphandre. En règle générale, plus l’intervention est complexe, plus la période d’attente avant la reprise de la plongée est longue. D’éventuelles complications chirurgicales, ainsi que toute autre condition médicale sous-jacente ou la consommation de tabac ou d’alcool, peuvent rallonger cette période de convalescence.

Pendant la période d’ostéo-intégration post-chirurgicale (la fusion de l’implant dans l’os), il est nécessaire d’éviter toute pression sur la peau recouvrant l’implant et sur la vis ou le pilier de cicatrisation.

La pression induite en plongée, aussi minime soit-elle, peut causer des dommages au niveau du site de l’intervention si le patient recommence à plonger trop tôt. L’embout du détendeur peut également exercer une pression nuisible pouvant conduire à un échec de l’implant. Considérations supplémentaires : La plongée doit être proscrite aussi longtemps que nécessaire pour éviter les différentes complications potentielles associées avec la chirurgie orale. Cette période d’attente doit permettre :

  • la revascularisation du site de l’intervention (rétablissement de la circulation sanguine)
  • la stabilisation de l’implant
  • la résistance aux changements de pression au niveau de la bouche et des sinus
  • la capacité pour le patient de maintenir un embout en bouche
  • l’utilisation de médicaments contre la douleur et l’infection

 

Les procédures de greffe osseuse et de chirurgie sinusale sont plus complexes et requièrent de plus longues périodes d’attente. Plus le site de la greffe est étendu, plus la période d’attente est longue. Certains médecins recommandent d’éviter toute activité pouvant causer des micromouvements, pendant au moins six mois. La cicatrisation complète de l’os au niveau de l’implant peut parfois prendre une année complète. Il ne faudra pas nécessairement attendre aussi longtemps avant de plonger, mais c’est à votre chirurgien qu’il revient de déterminer la période d’attente appropriée. Même si votre chirurgien n’est pas un plongeur, suivez ses conseils.

Votre implant étant une molaire, le problème de pression de l’embout dans la bouche ne s’applique pas, mais les autres considérations restent valables.


J’ai deux questions médicales, toutes deux liées à des problèmes dentaires : combien de temps après une extraction dentaire puis-je recommencer à plonger ? Et combien de temps est-il recommandé de s’abstenir de plonger après une greffe osseuse en vue de la pose d’un implant ?
Une extraction dentaire ne requiert pas nécessairement l’interruption des activités de plongée. S’il n’y a pas eu de complication, vous pouvez reprendre la plongée quand vous le souhaitez, sans crainte.

Si vous avez fait l’objet d’une greffe osseuse préalablement à la pose d’un implant dentaire, il est recommandé d’observer une période de repos. La plongée n’implique aucun problème particulier lié aux procédures mentionnées. Ainsi, dès que votre chirurgien maxillo-facial vous autorise à reprendre vos activités quotidiennes, vous pouvez également retourner plonger.


Je suis récemment revenu d’un séjour de plongée. J’ai commencé à avoir mal à une dent environ une semaine après mon retour. Trois jours plus tard, on a dû me faire un traitement de canal (traitement endodontique). Mon dentiste m’a dit qu’il connaissait un autre plongeur qui avait requis un traitement de canal. Un ami de ma femme, également plongeur, a également subi le même traitement. Est-ce une coïncidence ou s’agit-il d’un problème lié à la plongée ?
Aucun lien de cause à effet n’a été établi entre les traitements endodontiques et la plongée en scaphandre. Il est possible que l’action répétitive consistant à serrer les dents pour tenir le détendeur en bouche ait exacerbé un problème préexistant.

Un traitement de canal est généralement nécessaire lorsque le nerf d’une dent a été endommagé suite à un coup reçu sur la dent ou en raison d’une carie, d’un abcès ou d’une infection.
La plupart des traitements de canal sont réalisés chez des patients de plus de 50 ans chez qui l’un de ces problèmes apparaît avec le temps.
Cela dit, parmi les milliers de plongeurs brevetés de plus de 50 ans, les traitements de canal sont rarement signalés.
Le plus probable est qu’il s’agisse d’une pure coïncidence et que vous auriez eu besoin d’un traitement de canal même sans avoir participé à des activités de plongée.
Il existe un faible risque d’infection après un traitement de canal, mais une fois que votre dentiste vous donne le feu vert, vous devriez pouvoir plonger sans problème.


J’ai 45 ans et je plonge depuis 2012. J’aimerais savoir si je peux plonger avec une maladie inflammatoire chronique de l'intestin.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI) regroupent la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique. Les principaux symptômes sont la diarrhée (parfois sanglante), des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements, ceux-ci étant souvent accompagnés de fièvre et de perte de poids.

Les MICI sont généralement diagnostiquées chez des personnes âgées de 20 à 40 ans présentant les troubles suivants :

  • maladie intermittente entrecoupée de longues périodes de fonctionnement normal des intestins, et
  • complications de type anémie, perturbations de l'équilibre électrolytique, déshydratation, absorption insuffisante de liquides, maladie hépatique et fatigue généralisée.

Le traitement consiste souvent en la prise de corticostéroïdes, qui peuvent réduire la capacité de l’organisme à lutter contre les infections.

Aptitude à la plongée
il est déconseillé de plongée avec une MICI, tant que le traitement n’a pas entraîné de rémission et que le patient requiert la prise de médicaments. En l’absence de complication grave de la MICI ou de son traitement et si le patient jouit d’une bonne santé cardiovasculaire, la participation à des activités de plongée pourrait toutefois être envisagée.


J’ai 56 ans et je suis en bonne santé. Il y a trois ans, j’ai été atteint d’une embolie pulmonaire idiopathique. Je ne prends plus de médicaments anticoagulants, et je reste très actif. Puis-je plonger ?
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans l’évaluation de l’aptitude à la plongée après une embolie pulmonaire. Tout d’abord, la cause, car il est important de déterminer le risque de récurrence. Dans votre cas, ce risque peut être difficile à déterminer puisque votre embolie était idiopathique (d’origine inconnue).

Ensuite, il faut évaluer les dommages subis par les poumons.
La présence de cicatrices ou d’adhérences peut entraver les échanges gazeux et rendre la plongée risquée. DAN n’est pas en position de déterminer l’aptitude à la plongée suite à une telle maladie ; c’est à un médecin qu’il incombe de prendre cette décision. La meilleure façon d’entamer le processus d’évaluation de votre aptitude à la plongée consisterait à subir une tomodensitométrie spiralée afin de déterminer si les tissus pulmonaires sont endommagés.
Si ce n’est pas le cas, et si la tolérance à l’effort est normale, la plongée peut être envisagée. Une hypertension pulmonaire et d’autres troubles médicaux associés pourraient restreindre votre tolérance à l’effort.
Par ailleurs, certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires réduisant la sécurité de la plongée. Vous devrez dès lors parler de tous les médicaments que vous prenez et de vos antécédents médicaux avec votre médecin.
Si votre médecin vous donne son feu vert pour reprendre la plongée, demandez-lui une attestation écrite que vous pourrez montrer aux opérateurs de plongée, ceux-ci étant susceptibles de demander un certificat médical avant de vous autoriser à plonger.


La semaine passée, j’ai attrapé un rhume accompagné d’une forte fièvre et de difficultés respiratoires. Après examen médical, mon docteur m’a diagnostiqué un bronchospasme et m’a prescrit les médicaments suivants : l’antibiotique azithromycine pendant 3 jours, puis Ambroxol. Je pense avoir désormais retrouvé une respiration nasale normale, et je vais passer un examen clinique dans quelques jours. J’aimerais avoir votre opinion avant de reprendre la plongée.
Vous pouvez reprendre vos activités de plongée en toute sécurité une fois confirmation faite par votre docteur que l’inflammation

aiguë est totalement guérie au niveau des voies aériennes supérieures et des bronches, et que vous pouvez arrêter votre traitement médicamenteux.


J’ai eu un pneumothorax spontané il y a quelques mois. Combien de temps dois-je attendre avant de reprendre la plongée ?
Malheureusement, le pneumothorax spontané est à présent reconnu comme une contre-indication absolue à la plongée.

Il y a deux raisons à cela.

  1. Tout d’abord, s’il se produit sans blessure (d’où le nom de « spontané »), il peut se reproduire à n’importe quel moment. En effet, certaines statistiques montrent que la moitié des personnes ayant souffert d’un pneumothorax spontané par le passé en auront un autre dans le futur.
  2. Ensuite, si un pneumothorax se produit pendant une plongée, toute baisse de la pression, comme lors de la remontée vers la surface, augmentera le volume d’air dans la cavité pleurale, entraînant un pneumothorax sous tension à mesure que la pression interne comprimera le poumon et le cœur.

Il s’agit d’une affection mortelle, en particulier lorsqu’elle survient sous l’eau, ou lorsque le plongeur vient de faire surface ou encore qu’il se trouve sur le bateau de plongée. Le risque de conséquence mortelle est beaucoup trop élevé pour garantir la sécurité de la plongée. Une telle restriction s’étend par ailleurs à toutes les expositions hyperbares, comme l’utilisation d’un caisson hyperbare, même à des fins de formation.


Quels effets le syndrome prémenstruel peut-il avoir lorsque je plonge ?
Premenstrual Syndrome, or PMS, is a group of poorly understood and poorly defined psychophysiological symptoms experienced by many women (25-50 percent of women) at the end of the menstrual cycle, just prior to the menstrual flow. PMS symptoaLe syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes psychophysiologiques encore peu compris et mal définis qui affectent certaines femmes (25 à 50 % d’entre elles) en fin du cycle menstruel, juste avant le flux menstruel. Les symptômes du SPM peuvent être les suivants : sautes d’humeur, irritabilité, diminution de la vivacité d’esprit, tension, fatigue, dépression, maux de tête, ballonnement, gonflements, sensibilité mammaire, douleurs musculaires ou encore augmentation de l’appétit. Un syndrome prémenstruel sévère peut exacerber les troubles émotionnels sous-jacents. Bien que de la progestérone soit prescrite dans certains cas, aucun traitement simple et constant n’est à ce jour disponible.

APTITUDE À LA PLONGÉE ET PROBLÈMES CONNUS

Des études ont montré que les accidents en général sont plus fréquents chez les femmes souffrant de SPM, pendant la durée du syndrome. Par conséquent, il peut être judicieux de faire preuve de prudence lors des plongées effectuées pendant cette période. Il n’existe toutefois aucune preuve scientifique d’une augmentation du risque de maladie de décompression ou d’autre lésion ou accident de plongée lorsqu’une femme souffre de SPM.

Par ailleurs, il est à noter que les personnes souffrant de dépression ou présentant des tendances asociales devraient réaliser un examen d’aptitude à la plongée, car ces troubles peuvent présenter un risque en plongée, tant pour elles-mêmes que pour leurs compagnons de plongée.


J’aimerais recevoir quelques informations concernant la meilleure méthode contraceptive à utiliser, la plus compatible avec la plongée. Je penche en faveur du dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre, qui permet d’éviter la prise d’hormones.
À l’heure actuelle, il n’existe aucune indication médicale en faveur de l’une ou l’autre méthode contraceptive tenant compte de l’exposition au stress de la décompression. Il n’existe aucun essai clinique ni aucune donnée à propos du DIU, mais je ne vois aucune contre-indication particulière à son utilisation en plongée.

En règle générale, en l’absence d’effets secondaires, et sans un risque accru documenté de trouble thrombotique chez le patient (ce qui de toute façon mettrait également en cause la prescription d’un tel traitement contraceptif), l’utilisation de contraceptifs oraux ne présente elle non plus aucune contre-indication liée à la plongée.

Cela dit, il est fortement recommandé de suivre des profils de plongée plus stricts (sans palier de décompression, pas plus de deux plongées par jour, profondeur maximale d’immersion de 30 mètres, temps au fond réduit à 70-75 % de la limite édictée, utilisation éventuelle de Nitrox en calculant le temps de plongée comme s’il s’agissait d’air).


J’ai une question concernant l’allaitement et la plongée. Ma femme et moi venons d’avoir un bébé. Actuellement elle l’allaite et si tout se passe bien elle aimerait le faire pour ses 4 premiers moins au moins. D’un autre côté, elle a hâte de reprendre la plongée. Et je me suis demandé si l’azote qui sature progressivement nos tissus et qui va forcément aller dans le lait peut avoir un impact sur le bébé. Nous nous limitons à des plongées de 30 m maximum et dans les courbes de la plongée loisir. Avez-vous déjà fait des études sur ce sujet ? Quel pourrait être l’impact pour le bébé ? Je pense qu’elle va tirer son lait avant la plongée pour pouvoir le nourrir avec du lait non azoté, mais combien de temps faut-il pour que l’azote désature les tissus mammaires ?
Il n’y a aucune accumulation d’azote dans le lait maternel, et même si c’était le cas, boire ce lait n’engendrerait aucun risque d’accident de décompression chez le bébé. Votre femme peut donc reprendre la plongée quelques semaines après la naissance (en général, on recommande tout de même d’attendre minimum 3 semaines, pour se remettre du « traumatisme » de l’accouchement et des changements hormonaux).

Dans les premiers mois, certes, nous recommandons de se limiter à des plongées « dans la courbe de sécurité », donc sans jamais avoir de paliers obligatoires à faire – après tout, il ne faut pas sous-estimer les changements corporels induits par ces 9 mois de grossesse.

Un seul inconvénient peut survenir lorsque votre femme plonge au cours des mois pendant lesquels elle allaite encore : la pression exercée par la combinaison de plongée au niveau de la poitrine pourrait (dans certains cas) diminuer la production de lait (c’est une technique bien connue si on veut arrêter l’allaitement, de porter des vêtements ou bandages serrants autour de la poitrine).
Comme elle ne portera pas la combinaison de plongée toute la journée, ce risque n’est pas très élevé.


L’allaitement d’un nourrisson après une plongée comporte-t-il des risques ?
Non, il n’y a pas de risque. Le lait maternel n’est pas affecté par la plongée, et le nourrisson ne court aucun risque de développer une maladie de décompression.

Bien que l’azote s’accumule dans tous les tissus et les liquides de l’organisme pendant l’immersion, le gaz inerte s'élimine rapidement après une plongée effectuée dans le respect des règles de sécurité.
Des quantités insignifiantes d’azote peuvent être présentes dans le lait maternel, mais il s’agit d’un gaz inerte, qui ne pose aucun risque pour le nourrisson. Il faut toutefois penser au risque potentiel de prolifération de bactéries sur la peau sous la combinaison de plongée, et par conséquent à bien nettoyer la poitrine après la plongée et avant d'allaiter afin d'éviter tout risque de maladie systémique.


On m’a récemment demandé de donner un cours à une fille autiste de 16 ans. J’aimerais savoir si c’est possible et s’il existe des conséquences potentielles ou des contre-indications.
L’autisme, pour un grand nombre de raisons, présente de nombreuses contre-indications à la plongée. Citons notamment le déficit de communication, qui peut poser un risque important pour cette fille dans un environnement sous-marin.

L’évaluation d’un tel trouble étant extrêmement délicate et complexe, je vous conseille de consulter un spécialiste en médecine de la plongée, qui devra examiner la fille avant de pouvoir vous donner un avis direct.
L’opinion de ce médecin devra ensuite être comparée et recoupée avec celle du neuropsychiatre qui s’occupe de la fille en question.


Je souffre régulièrement de maux de tête après la plongée. Je ne souffre pas de migraines et je n’ai pas mal à la tête après une plongée courte. Quel peut être le problème ?
Les maux de tête chroniques et récurrents après de longues plongées peuvent avoir plusieurs causes.

Voici les plus fréquentes:

  1. L’accumulation de dioxyde de carbone dans le sang résultant de mauvaises techniques de respiration. Ces maux de tête sont sévères et relativement prolongés.
  2. Une position de plongée défavorable caractérisée par une hyper-extension de l'épine cervicale. Dans ce cas, on observe souvent un durcissement des muscles du cou.
  3. Si le plongeur serre l’embout du détendeur trop fort, il peut exercer une contrainte excessive sur les muscles masticateurs et les muscles posturaux du cou, ce qui peut également entraîner des maux de tête sévères, mais ceux-ci devraient toutefois se résorber rapidement après la plongée.

J’ai un étudiant désireux d’apprendre à plonger, mais il est atteint de paralysie cérébrale. Que cela implique-t-il ?
Cette maladie est une atteinte cérébrale présente à la naissance et qui se manifeste par un certain degré de faiblesse. Elle peut inclure un large éventail de problèmes cliniques, depuis des troubles locomoteurs légers jusqu’à des handicaps graves et invalidants.

Certains cas de paralysie cérébrale s’accompagnent de crises d’épilepsie, de difficultés d’apprentissage et de troubles de la parole.
L’aptitude à la plongée dépend entièrement de l’étendue de l’invalidité.

Les candidats présentant des troubles légers pourront être autorisés à plonger, tandis que ceux présentant une invalidité plus grave devront être dirigés vers des programmes de formation de plongée pour personnes handicapées.
L’absence de crises d’épilepsie et la bonne maîtrise des compétences aquatiques revêtent une importance particulière.
L’aptitude à la plongée doit dès lors être déterminée au cas par cas.


Lorsque mon fils était jeune, il est passé par une période pendant laquelle il a perdu plusieurs fois connaissance. Les médecins n’ont jamais réellement trouvé la cause de ce problème, qui semble avoir disparu de lui-même. Aujourd’hui, il aimerait apprendre à plonger. Ses antécédents de perte de connaissance pourraient-ils poser un risque ?
Il s’agit d’une question difficile étant donné que de nombreuses variables peuvent être à l’origine de troubles périodiques de la conscience. Ces troubles de la conscience incluent l’évanouissement, la baisse de la tension sanguine (très courante chez les jeunes personnes), une altération du rythme cardiaque (plus courante chez les personnes plus âgées), la prise de médicaments et des facteurs psychologiques, comme les hallucinations.

Comme pour l’épilepsie, la perte de connaissance sous l’eau peut avoir de graves conséquences. Lors de l’utilisation de mélanges respiratoires comme le nitrox, les pressions partielles d’oxygène plus élevées peuvent augmenter le risque de crise. Les taux accrus de dioxyde de carbone peuvent également accroître ce risque. Le meilleur conseil que l’on puisse donner est d’obtenir un diagnostic précis de la cause des troubles de la conscience – un traitement efficace sera disponible dans la plupart des cas. Il n’est pas possible de prendre une décision raisonnable concernant l’aptitude à plonger tant que cette question n’a pas été clarifiée. La consultation d’un neurologue ou d’autres spécialistes peut s’avérer nécessaire.


J’adore plonger, mais je viens de recevoir un diagnostic de sclérose en plaques. Puis-je continuer à plonger ?
Cette maladie auto-immune qui touche en majorité de jeunes adultes est caractérisée par des épisodes de dysfonctionnement neurologique alternant souvent avec des phases de rémission. L’étendue des symptômes est assez variable. Le traitement s’est amélioré ces dernières années.

Aptitude à la plongée

  1. Il n’existe aucune preuve que la plongée en soi ait un effet sur la maladie. Il y a environ 20 ans, une tentative de traitement de la SEP au moyen d’oxygène hyperbare s’est révélée infructueuse. Les patients n’ont ni souffert ni bénéficié de ce traitement.
     
  2. Il est conseillé aux personnes souffrant de SEP d’éviter les exercices menant jusqu’à l’épuisement ainsi que les situations pouvant leur donner froid ou trop chaud. Les candidats plongeurs doivent prendre en compte cette recommandation.
     
  3. Au cas par cas, il faudra s’assurer que le candidat soit à même de supporter les exigences physiques et de maîtriser les compétences aquatiques que suppose la plongée. Le candidat plongeur devra en outre obtenir l’avis de son médecin traitant et de son neurologue."

Je suis un instructeur de plongée. Il y a quelques jours, un candidat est venu vers moi avec un certificat d’aptitude à la plongée. Il m’a dit qu’il souffrait d’épilepsie et qu’il était sous traitement. Je crains qu’il puisse faire une crise sous l’eau. Pourriez-vous me renseigner à ce sujet ?
En ce qui concerne votre étudiant, et quelle que soit la forme d’épilepsie dont il souffre, vous n’avez rien à craindre en plongée si les trois conditions suivantes sont réunies : - fle sujet n’a plus eu de crise depuis au moins 5 ans  - il présente un EEG normal  - il n’a plus besoin de traitement médical

Dans ce cas spécifique, la troisième condition n’est pas satisfaite. Par conséquent, je vous suggère de recommander à votre étudiant de se faire examiner par un spécialiste en médecine hyperbare et de la plongée en vue d’évaluer son aptitude à la plongée en relation avec ses antécédents médicaux.


Je suis un plongeur débutant et j’éprouve des difficultés à équilibrer mes oreilles. J’ai entendu qu’il ne fallait pas plonger avec des décongestionnants nasaux, mais qu’en est-il des sprays nasaux stéroïdes ?
Il est très courant pour les plongeurs novices d’éprouver des difficultés à équilibrer la cavité aérienne de l’oreille moyenne. À mesure que vous gagnez de l’expérience et apprenez les techniques qui fonctionnent le mieux pour vous, l’équilibrage deviendra de plus en plus facile. Il existe peu de données scientifiques concernant la prise de médicaments en plongée, mais si l’on se base sur les effets secondaires des pulvérisateurs nasaux stéroïdes, il y a peu de raisons de penser qu’ils puissent poser problème chez les plongeurs.

Même si l’action rapide des décongestionnants peut paraître attrayante, les stéroïdes constituent une alternative plus sûre, et ce pour plusieurs raisons.
Le gonflement et l’inflammation des cellules qui tapissent les trompes d’Eustache, la cavité de l’oreille moyenne et les sinus peuvent être une source d’occlusion et entraîner un barotraumatisme. Les membranes muqueuses qui tapissent ces structures sont vascularisées ; les décongestionnants fournissent une solution à court terme à la congestion en provoquant une constriction des vaisseaux sanguins qui traversent ces membranes afin de réduire le gonflement. Une fois que l’effet des décongestionnants s’estompe, la constriction des vaisseaux sanguins disparaît.

Mais ce n’est pas tout, les décongestionnants peuvent avoir comme effet secondaire le gonflement et l’engorgement des vaisseaux sanguins. C’est ce qu’on appelle l’effet « rebond ». Les stéroïdes, en revanche, n’agissent pas en tant que vasoconstricteurs et n’ont dès lors pas d’effet rebond.
Un autre inconvénient des décongestionnants est qu’ils sont destinés à un usage à court terme, et peuvent perdre leur efficacité s’ils sont utilisés régulièrement. Les stéroïdes, le propionate de fluticasone et autres médicaments similaires, quant à eux, sont destinés à un usage sur des périodes beaucoup plus longues que les décongestionnants.
Par conséquent, ces derniers sont mieux indiqués dans la prévention du barotraumatisme de l’oreille moyenne, qui passe également par la formation du plongeur aux techniques d’équilibrage de l’oreille moyenne pendant la descente.


J’ai subi une tympanoplastie (réparation d’une perforation du tympan) et une mastoïdectomie (suppression d’une infection de l’os situé derrière l’oreille) il y a 4 semaines. Quand puis-je reprendre la plongée ? Ou dois-je renoncer à cette activité ?
Les interventions chirurgicales dans la région de l’oreille moyenne peuvent avoir différentes conséquences en termes de ventilation. La mastoïdectomie est une opération extrêmement complexe. Si le patient peut assez rapidement reprendre la plongée après une tympanoplastie en fonction de la robustesse du tympan, qui doit être déterminée par un ORL, la mastoïdectomie a une phase de cicatrisation de minimum 8 à 12 semaines.

Après cette période, il revient à nouveau à l’ORL de déterminer si le patient peut reprendre la plongée.
L’anatomie altérée de l’oreille après cicatrisation complète requière absolument un examen précis effectué par un spécialiste qui teste l’endurance du patient et sa capacité d’équilibrage.


Je sais que la sensation de fatigue après une plongée peut constituer un symptôme de maladie de décompression, mais je me sens presque toujours fatigué après une plongée. Dois-je me préoccuper?
Le degré de fatigue pouvant être considéré comme normal (c.-à-d. non pathologique) après une plongée varie d’une personne à l’autre. La condition physique, le stress thermique, la constriction provoquée par l’équipement de plongée, le niveau de compétences en plongée, le stress psychologique (qu’il soit positif ou négatif) et la distraction sont autant de facteurs pouvant avoir un impact sur la fatigue ressentie en fin de plongée.

Si ces variables permettent difficilement de quantifier la fatigue en tant que symptôme de la maladie de décompression (MDD), les symptômes de la MDD sont souvent associés à une fatigue « inhabituelle » dans la littérature médicale.

Le mécanisme derrière la fatigue en tant que symptôme de la MDD n’est pas encore très clair, bien qu’il puisse s’agir d’une réaction face à une cascade d’événements physiologiques survenant dans les tissus.
Une telle réaction pourrait être provoquée par une stimulation des tissus nerveux, ou indirectement par la stimulation d’autres tissus. Les études en cours portant sur l’identification de marqueurs biochimiques de la MDD pourraient permettre de répondre à ces questions.

D’ici là, il paraît raisonnable d’affirmer que la MDD constitue une réponse complexe et multifocale à une lésion liée à la décompression. Une fatigue inhabituelle ou « excessive » (par rapport à la fatigue habituellement ressentie par un plongeur donné suite à une plongée) en est un symptôme reconnu.


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